Flambée record des prix du coton le 15 octobre 2010 à la Bourse de New York : 1,1487 dollar la livre pour livraison en décembre contre 1,1215 dollar la semaine précédente. Le record historique d’avril 1995 est battu ;
En un mois les prix du coton ont bondi de 30 % et en un an de 75 % !
Et ça risque de durer selon les analystes ! Ceci en raison d’un fort déséquilibre structurel offre/demande qui fait fondre les stocks mondiaux.
Car la demande est forte, notamment en Asie. Ainsi par exemple la Chine a importé 201.000 tonnes de coton en septembre 2010, soit deux fois plus qu’en septembre 2009.
D’un autre côté, la production de coton s’est heurtée à de sérieux problèmes météorologiques, non seulement au Pakistan, victime d’inondations catastrophiques, mais aussi en Chine, en Inde ou au Brésil.
Le Département américain de l’Agriculture vient d’ailleurs de réajuster à la baisse ses prévisions de stocks mondiaux en fin de campagne 2010/2011 à 44,7 millions de balles contre une estimation faite un mois plus tôt à 45,4 millions de balles.
A ceci s’ajoute la décision de l’Ouzbékistan, troisième producteur mondial de coton, de réduire de près de 15 % ses exportations pour les faire tomber de 700.000 tonnes de fibres l’année dernière à 600.000 tonnes cette année. L’Ouzbékistan qui produit annuellement 1,2 millions de tonnes de fibres veut, en application d’une politique de valeur ajoutée, accroitre massivement la transformation du coton dans le pays plutôt que d’exporter les fibres brutes. L’objectif est de traiter dans le pays 70 % de la production de fibres.
On notera à ce propos que la plupart des pays africains producteurs de coton veulent eux aussi s’engager dans des politiques de qualité et de développement de leurs productions mais surtout de valorisation et donc de transformation sur place de la fibre blanche. C’est le cas du Mali, du Burkina Faso, du Bénin, du Tchad ou de la Côte d’Ivoire.
C’est le sens du message donné le 7 octobre dernier par le Président Laurent Gbagbo en recevant les acteurs ivoiriens de la filière, message relayé quelques jours plus tard par le ministre de l’agriculture Paul Antoine Bouabré : « le coton a de l’avenir. Il faut gagner le combat de la productivité qui passe par la qualité du produit et l’investissement dans la transformation d’au moins 50 % de notre production ».
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