lundi 11 octobre 2010

Le secteur coton du Mali, Bénin, Burkina Faso

L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) vient de publier un " Rapport d'Examen des politiques commerciales" du Bénin, du Burkina Faso et du Mali. 
Ces trois pays voisins, membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont de nombreuses caractéristiques communes: ils figurent tous les trois parmi les pays les plus pauvres au sein du groupe des "Pays les Moins Avancés" (PMA), ont des économies très largement fondées sur l'agriculture et sont d'importants producteurs de coton.

La production de coton est stratégique pour leurs équilibres socio-économiques. Pour la campagne 2009-2010, elle a atteint respectivement: 
- 228.400 tonnes de coton fibre au Mali
- 169.400 tonnes au Burkina Faso
- 68.200 tonnes au Bénin

Cette production, très sensible aux aléas climatiques et aux fluctuations des cours sur les marchés mondiaux, est assurée par des producteurs dont la plupart travaillent sur de petites exploitations, entre 3 et 5 hectares, avec des rendements bas du fait de la faiblesse de la mécanisation (culture attelée), des problèmes de pluviométrie et de la pression parasitaire. On est à des années lumière de la situation des cotonculteurs nord-américains, hyper-mécanisés, cultivant d'énormes exploitations et grassement subventionnés par l'Administration. 

Autre point commun, dans les trois pays l'activité de cotonnière se résume, pour l'essentiel, à l'égrenage, à la commercialisation des produits finis (fibres) et les coproduits (graines, déchets de fibre). Les activités de filature, tissage et confection sont pratiquement inexistantes.

Au cours de ces dernières années, les trois pays ont enregistré une baisse significative de leur production cotonnière, baisse en partie liée à la faiblesse des cours mondiaux. 
L'avenir s'annonce pourtant plus souriant pour eux, y compris à court terme, du fait de la très forte remontée des prix du coton (la livre de coton a dépassé la barre de 1 dollar contre 73 cents à mi-juillet) due au déséquilibre mondial entre l'offre et la demande et aux forts mouvements spéculatifs sur ce produit.
Du reste, compte tenu de l'évolution favorable de cette situation, les gouvernements des trois pays mettent en oeuvre des politiques d'augmentation des surfaces emblavées.
Mais fondamentalement, le Mali, le Burkina Faso et le Bénin ne verront le bout du tunnel qu'en développant des stratégies de valeur ajoutée, à savoir de filière intégrant le tissage, la filature, l'ennoblissement et la confection.


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