samedi 1 mai 2010

Textile: impact négatif de la Chine sur les exportations du Maroc et de la Tunisie

En dépit de leurs efforts de compétitivité et de promotion, les deux secteurs du textile et de l'habillement du Maroc et de la Tunisie perdent des parts de marché à l'exportation vers l'Union européenne.
Ainsi, de 2004 à 2009, la part du Maroc dans les importations européennes textile-habillement est tombée de 3,7 % à 2,8 % et celle de la Tunisie de 4,1 % à 3,3 %.
En niveau, les importations européennes textile-habillement de 2009 en provenance du Maroc sont même inférieures de 12 % à leur valeur de 2004 et, pour la Tunisie, inférieures de 5 % !
Certes, la crise économique 2008-2009 a pénalisé les ventes des exportateurs maghrébins. Mais elle est loin d'expliquer leurs médiocres résultats. En effet, pendant la même période, les importations européennes de toutes origines ont augmenté de 16 % en niveau, soit un taux annuel moyen de croissance de 3,1 %.
En clair, les achats globaux de textile et d'habillement effectués par les 27 états membres de l'Union européenne continuent à augmenter alors que les ventes du Maroc et de la Tunisie sur ce marché européen sont tendanciellement en baisse.
Qu'est-ce qui affecte la compétitivité relative du Maghreb ? La réponse est évidente: principalement la Chine !


Entre 2004 et 2009, les exportations chinoises de textile-habillement vers l'Union européenne ont pratiquement doublé, progressant selon un rythme annuel moyen de 14,7 % pour atteindre 33,9 milliards d'euros, soit 42,2 % des importations européennes totales.

Au cours de cette période, les exportateurs chinois ont bénéficié d'une double ouverture des marchés européens: le démantèlement de l'Accord Multifibres en janvier 2005 et la suppression définitive de tous les quotas chinois au 1er janvier 2008 avec, entre autres conséquences, un impact très négatif sur les approvisionnements européens dans le Maghreb et, plus généralement, en Méditerranée (Turquie, Egypte, .)

Rappelons que la libéralisation des échanges, orchestrée par l'OMC, s'inscrivait dans une logique de "moralisation" du commerce international. Or, en toute impartialité, force est de constater que la contrefaçon, le piratage des marques, le dumping économique et social, les entraves au commerce et les atteintes les plus graves aux droits sociaux élémentaires et aux droits de l'homme demeurent des "facteurs de compétitivité" de pays qui, comme la Chine, innondent les marchés occidentaux.

Comme on le voit aujourd'hui, avec un peu de recul, la libéralisation fut un marché de dupes ! N'en déplaise à l'OMC !






Aucun commentaire: