jeudi 16 octobre 2008

Taxe antidumping contre les chaussures chinoises et vietnamiennes: inquiétude à Hanoï !

Le 3 octobre 2008, la Commission européenne a publié au J.O C 251/21 un avis d'ouverture d'une nouvelle enquête destinée à évaluer les conditions de production et d'importation dans l'Union des chaussures vietnamiennes et chinoises en cuir et leur impact sur les producteurs communautaires; ceci, en vue de maintenir éventuellement, voire même de renforcer à l'avenir, le dispositif antidumping (taxe de 11 % pour le Vietnam et de 16 % pour la Chine), en application depuis deux ans, aux importations européennes de ces produits en provenance du Vietnam et de Chine.

Dans une interview accordée le 6 octobre à Hanoï, à l'Agence Vietnamienne d'Information, Nguyen Thành Biên, le vice-ministre de l'industrie et du commerce a estimé que "l'imposition de cette taxe a eu un impact très négatif sur presque toutes les entreprises opérant dans le secteur et affecte gravement l'emploi de plus d'un demi million de travailleurs au Vietnam, pour la plupart des femmes".
Il a souligné aussi que le Vietnam était très déçu par la décision de l'U.E d'engager cette nouvelle enquête en faisant remarquer que cette procédure "va à l'encontre du souhait de nombreux consommateurs et entreprises d'Europe" et "provoquera des influences néfastes sur les activités commerciales entre les entreprises vietnamiennes et les partenaires européens".

Nguyen Thành Biên insiste donc pour que la Commission européenne procède de manière équitable et rapide à la révision de la taxe antidumping et pour que l'imposition ne soit pas maintenue après cette révision.

Dans cette affaire, l'Europe est divisée entre les états-membres libéraux et les organisations d'importateurs d'une part, qui souhaitent l'abrogation du dispositif antidumping et, à l'inverse, l'industrie européenne et les états-membres du sud de l'Europe qui sont pour le maintien et le renforcement des mesures.

Dans l'actuel contexte économique dépressif et face aux sombres perspectives pour l'activité et l'emploi européen en 2009, il serait paradoxal que la Commission européenne assouplisse sa position à l'égard du Vietnam et de la Chine.
Tout indique d'ailleurs qu'elle n'est pas prête à lâcher du lest, fort heureusement !

Aucun commentaire: