Les chiffres sont têtus et démentent certaines analyses publiées cette semaine dans la presse économique, selon lesquelles la Chine serait en train de perdre son avantage compétitif sur les marchés occidentaux. En fait, la Chine continue à gagner des parts de marché cette année, même si c’est à un rythme très ralenti par rapport au développement exponentiel observé au cours de ces dernières années.
Ainsi, selon les statistiques officielles d’Otexa, la part de la Chine dans les importations américaines de textile-habillement est passée de 31,3 % au premier semestre 2007 à 31,6 % à la fin du premier semestre 2008, malgré les quotas qui limitent encore les ventes chinoises.
De même, les statistiques d’Eurostat nous apprennent que la part de la Chine dans les importations européennes de textile-habillement a augmenté entre le premier semestre 2007 et le premier semestre 2008, passant de 32,7 % à 34,1 %.
Cela étant, il est vrai que les coûts salariaux augmentent sensiblement en Chine, notamment dans la bande côtière, mais ils demeurent en moyenne 4 fois inférieurs aux salaires tunisiens, 5 fois aux salaires marocains ou 6 fois aux salaires de Turquie qui est le second fournisseur de l’Europe.
En réalité, la Chine voit ses exportations s’essouffler car, comme les autres pays exportateurs, elle subit les conséquences de la crise économique qui sévit dans les marchés occidentaux et qui s’est traduite, au cours du premier semestre de cette année, par une baisse des importations de textile-habillement de 3,3 % aux États-Unis et de 2,7 % dans l’Union européenne. Ce qui a conduit très récemment la Chine à relever le taux de remboursement de TVA aux entreprises chinoises pour leur « donner de l’oxygène » et renforcer encore leur domination sur les marchés internationaux. Ne nous y trompons donc pas : la Chine domine et continuera sans doute à dominer sans partage le marché mondial textile-habillement et à être « l’atelier du monde ».
Les producteurs traditionnels de l’Europe et des États-Unis ne doivent surtout pas baisser la garde mais continuer à exiger que la Chine, comme quelques autres grands exportateurs asiatiques, respectent enfin strictement les règles du commerce international et les normes de l’OIT. Pour que la concurrence soit loyale et qu’ils puissent « tirer leur épingle du jeu ».
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