samedi 9 octobre 2010

Impact limité de la baisse du dollar sur l'industrie textile-habillement européenne !

Au cours des ces dernières semaines, l'euro s'est fortement apprécié face au dollar, grimpant de 1,2676 $ le 12 septembre à 1,3941 $ le 8 octobre, soit une appréciation de 9,98 % en 26 jours ! 

Pour certains opérateurs, en particulier ceux dont les exportations sont concentrées sur les marchés américains ou asiatiques, la pilule est difficile à avaler. Pour autant, l'activité du secteur textile-habillement va-t-elle en être fortement affectée ? Pas sûr ! Entre autres parce que plus de 80 % de ses exportations se font dans la zone euro. Gardons nous aussi de tirer des conclusions hâtives et définitives quant à la durabilité de la baisse du dollar.  

Cette fois, la baisse du dollar a été provoquée par de mauvais indicateurs sur l’économie américaine, notamment le chômage. Rien ne dit que l’on n’assistera pas prochainement, à l’inverse,  à un affaiblissement de l’euro car le redressement de l’économie européenne reste fragile et plombé par la situation budgétaire calamiteuse de certains pays membres de l’U.E. J'observe d'ailleurs que le dollar a remonté entre le 8 août et le 12 septembre avant de repartir à la baisse, ce qui atteste le caractère éphémère du phénomène.




Quoi qu’il en soit, le mouvement de yo-yo monétaire ne devrait pas affecter significativement  la stratégie de sourcing de la grande distribution, stratégie qui n’est pas à géométrie variable et qui ne fluctue pas fondamentalement au gré des variations de la parité dollar/euro. 

De mon point de vue, l’actuel affaiblissement du dollar n’aura donc qu’un impact très limité, en tant que tel, sur le volume des importations d’origine asiatique. 


Par contre, depuis le début de l’été dernier, on observe une très forte poussée des coûts salariaux en Asie, notamment en Chine, au Bangladesh et au Cambodge. Il n’est pas douteux que les industriels asiatiques vont devoir intégrer ces coûts supplémentaires dans leurs prix. Contrairement à l’effet dollar, il s’agit là d’un phénomène de fond, bien établi et non réversible, qui joue donc structurellement au profit des fournisseurs de proximité, européens et méditerranéens. Ce dont je me réjouis ! 

  

Aucun commentaire: